Tristes nouvelles


Décès de Son Quoc Nguyen (19/04/2021)

C’est avec une très grande tristesse que nous venons d’apprendre le décès à l’âge de 77 ans de Son Quoc Nguyen (Son pour les collègues qui l’ont connu au LMS et au Département de Mécanique).

Son était un chercheur profond. C’était, avec Bernard Halphen, celui qui avait proposé en 1975 le concept de matériau standard généralisé que d’autres ont repris et utilisé par la suite. Ses héritiers ont été nombreux et l’école française de Mécanique des Matériaux a fait de ses idées un usage intensif. Il avait bien d’autres travaux à son actif, comme l’algorithme de double projection en plasticité, que d’autres ont repris sous d’autres noms (radial-return, closest-point algorithm etc…), une analyse du couplage thermomécanique rigoureuse en mécanique de la rupture, une étude de la stabilité pour les matériaux dissipatifs, un algorithme stationnaire pour les problèmes en repère mobile ; la liste est longue ! X64, membre actif et internationalement reconnu du LMS (Directeur de Recherche et médaille d’Argent du CNRS), il a également enseigné au Département de Mécanique. Tout au long de sa carrière, il a formé une longue liste des thésards et a aidé beaucoup de jeunes chercheurs qu’il a attirés en mécanique.

Car Son était un homme d’une grande gentillesse, avec un sourire quasi permanent qui irradiait, d’une discrétion absolue ce qui l’a privé d’une reconnaissance qui aurait dû être plus grande. Ce n’était ni un carriériste, ni un homme d’appareil, c’était un passionné, un esprit pur. Il avait l’expérience d’un homme qui venait d’un pays en guerre, qui en avait vu les horreurs, et qui estimait avoir eu de la chance. La recherche était son monde et, quelque part, son refuge, ainsi que sa famille, une excellente épouse, des enfants dont il était fier et ses petits-enfants adorés…

Son décès si injuste et inattendu est une grande perte. Mais Son continue à vivre parmi nous à travers ses contributions scientifiques comme un modèle à suivre…

P. Suquet et N. Triantafyllidis

Disparition de notre collègue et ami Lionel FOURMENT (02/12/2019)

 

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris la disparition le 30 novembre dernier de Lionel Fourment, notre collègue et ami.

Dans ces pénibles circonstances, nos pensées vont d’abord à sa femme et ses enfants ainsi qu’à ses proches.
Quant à nous, nous perdons non seulement un chercheur de grande qualité mais aussi un homme plein de bonté, d’humanité et d’optimisme sur le genre humain.Celles et ceux d’entre vous qui ont eu la chance de le côtoyer se souviennent sans doute d’un esprit lumineux. Il va nous manquer terriblement.

 

 

Lionel  travaillait parmi nous depuis plus de trente ans. Arrivé au CEMEF en 1987, il a soutenu sa thèse en 1992 sur l’« Estimateur d’erreur et maillage adaptatif pour la simulation numérique des procédés de Mise en Forme », réalisée sous la direction de Jean-Loup Chenot. Il a ensuite mené toute sa carrière de chercheur au Centre de Mise en Forme des Matériaux. Entré au au CNRS en 1994, il a centré ses activités de recherche sur le développement des méthodes numériques en mécanique des solides : méthodes et algorithmes d’optimisation et d’identification, estimateurs d’erreur, maillage adaptatif, méthodes de résolution de grands systèmes non linéaires, accélération de temps de calcul, calcul parallèle, problèmes de contact et plus récemment développement de méthodes numériques en formulation ALE, problèmes stationnaires en élasto-plasticité. Pleinement investi dans les développements numériques du laboratoire, il en était l’un des acteurs essentiels. Ses contributions scientifiques ont grandement participé au rayonnement et à la visibilité des travaux du CEMEF et ont largement dépassé nos frontières.

D’une grande humilité, il s’était mis au service de la science, travaillant pour et avec la communauté des chercheurs en mécanique numérique, en France et à l’étranger. Très actif dans le montage et le suivi de projets européens, il s’est impliqué avec toujours le même enthousiasme dans l’association européenne ESAFORM, dont il fut le président de jury des prix scientifiques.
Sa sensibilité aux autres a fait de lui un directeur de thèse au sens plein du terme. Au cours de sa carrière, il a dirigé une trentaine de doctorants qu’il a toujours accompagnés avec bienveillance, attention et respect. Il fut un exemple et mentor pour beaucoup d’entre eux.
Nous souhaitons honorer sa mémoire. C’est encore tôt, mais nous ressentons le besoin de faire vivre ses travaux en organisant un séminaire scientifique à son nom, si possible dès 2020.

http://www.cemef.mines-paristech.fr/sections/actualites/disparition-notre

Hommage à B. Nayroles 1937-2019 (17/06/2019)

Bernard Nayroles, né en 1937, était ingénieur de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures -Centrale Supelec- (promo 1959). Dans le même temps il recevait une licence en mathématiques de l’Université de la Sorbonne. Cette double formation montrait déjà un goût prononcé pour les aspects les plus théoriques et fondamentaux et les domaines les plus appliqués. En 1959, il entrait dans l’Enseignement supérieur comme assistant de H. Poncin. Il devint ensuite assistant de R. Mazet à Paris Orsay en 1960. Son sujet de recherche concernait les vibrations des solides en fluage établi. L’étude d’une bibliographie abondante et qu’il considérait de très mauvaise qualité lui donna un certain goût de la remise en ordre et il s’employa sur ce sujet dégager les notions sous-jacentes. Les résultats expérimentaux lui semblant trop précaires il s’orienta sur l’étude de la plasticité essayant de faire une synthèse entre les différentes interprétations de l’écrouissage. Il soutint sa thèse en 1965. Dans ce travail, il présentait un modèle algébrique des structures élastoplastiques avec déjà en perspective le calcul numérique.

 

Dans les années 70, il fit 3 rencontres :
– celle de C. Mathurin qui le guida vers la recherche d’une plus grande rigueur scientifique et qu’il suivit à Poitiers,
– celle de la théorie des équations elliptique et des méthodes variationnelles avec P. Brousse,
– celle de J.J Moreau au congrès de Québec en 1966 qu’il considéra comme une vraie révélation.

Détaché comme chargé de recherche de 1965 à 1967, il devint Maître de Conférences puis Professeur à l’IUT de Poitiers. En 1973, il fut nommé Directeur du Centre de Recherches Physiques de Marseille suite au départ à la retraite de Th. Vogel. Il fut choisi pour réorganiser le laboratoire, qui prend alors son nom actuel, Laboratoire de Mécanique et Acoustique. Il mit en place une organisation plus souple et une hiérarchie réduite en rupture avec les anciennes pratiques en cohérence avec les souhaits du CNRS. Son goût pour l’équilibre entre théorie, calcul et expérimentation guidera son action sur la période de direction : “Je souhaiterais voir se constituer naturellement des équipes traitant un programme allant de la théorie la plus abstraite à l’expérience la plus concrète” (Compte rendu du Conseil de laboratoire, 27 septembre 1973). Il contribua à développer les contacts avec les industriels dans une période où le dialogue et les négociations en matière de SPI avec eux étaient difficiles et témoignaient de beaucoup de mécompréhensions réciproques. Cette période a également connu une évolution des pratiques de recherches au LMA avec l’avènement de l’informatique.
B. Nayroles a apporté au Laboratoire ses propres thèmes de recherche dans le domaine de la mécanique des milieux continus. Il a par exemple créé une équipe “sous-structures et plasticité” spécialisée dans les méthodes de calcul de structures, comme le calcul par éléments finis, d’une plaque viscoélastique chargée périodiquement avec O. Débordes et M. Raous. Il met en place une équipe consacrée à l’Endommagement, la Fatigue et la Fissuration. Dans les actions à visée internationale, on peut noter l’organisation en 1975 avec P. Germain, Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences, d’un Congrès de mécanique placé sous l’égide de l’I.U.T.A.M et intitulé “Applications de l’analyse fonctionnelle aux problèmes de mécanique” dont l’originalité était de susciter la rencontre entre mathématiciens et mécaniciens. P. Germain et B. Nayroles soulignent dans leur avant-propos tout l’intérêt d’une telle rencontre : “Les relations entre la mécanique et la mathématique qui furent si étroites dans le passé, au point qu’un progrès dans l’une des disciplines entraînait bien souvent immédiatement un progrès dans l’autre, s’étaient récemment quelque peu relâchées. Chacune avait tendance à s’enfermer dans ses problèmes et à développer des modes de pensée autonomes et un langage propre”. L’initiative prise reposait sur la conviction que le moment était favorable pour tenter de remédier à une telle situation.

Parmi ses actions, il a lancé de nombreux sujets nouveaux. A titre d’exemple, on peut citer :
– l’étude de la tenue à la fissuration sous fatigue oligocyclique des aubes de réacteurs en lien avec l’Onera pour lequel il a créé un groupe de travail avec M. Jean, R. Bouc, G. Geymonat du Politecnico de Turin et Michel Raous qui fera sa thèse sur le sujet,
– la recherche sur le contact unilatéral et le frottement, qui s’est organisée à l’intérieur d’une équipe renommée.
– la thermographie infra-rouge, avec R. Bouc et J.C. Chezeaux, qui fut l’une des premières applications du traitement du signal à l’imagerie et aux mesures de champs en mécanique.
La culture Analyse Convexe acquise auprès de J-J. Moreau était présente dans nombre de ces travaux. De manière plus générale, Il s’intéressait aussi bien à la Mécanique qu’à l’Acoustique qu’il traitait de manière égale. Il a eu l’audace de revisiter complétement le thème de l’absorption active du son en introduisant la commande en temps réel au moyen de l’informatique, thème qui a fleuri ensuite en particulier grâce à l’action d’A. Roure.
A partir de 1983, B. Nayroles va s’impliquer dans le projet IMT. L’idée était alors de créer, à Marseille, sur le site de Château-Gombert, un établissement qui intègre la formation d’ingénieurs, la recherche et le transfert de technologie, le développement industriel et la création d’entreprises. A l’ouverture de l’IMT en 1989, un groupe de recherche du LMA s’y implantera sous la responsabilité d’O. Débordes et de V. Martin. Leurs études porteront sur la modélisation et la résolution numérique de problèmes issus de la mécanique des solides et de la modélisation numérique de la propagation d’ondes mécaniques. En 1985, B. Nayroles quitte la Direction du Laboratoire. Membre du Comité National, et Président du Conseil de Département du S.P.I., il quitte Marseille pour Grenoble.

B. Nayroles a été un visionnaire non seulement sur le plan scientifique mais aussi sur celui de l’organisation et de la politique de la recherche. La métamorphose de l’organisation du LMA sous sa direction a conduit à un foisonnement d’idées et d’échanges extrêmement productifs. Visionnaire aussi en politique de site, il avait pressenti l’importance du regroupement des Sciences de l’Ingénieur sur le site de Château Gombert avec la création de l’IMT. Le transfert du LMA sur le technopôle nécessitera 30 ans de plus et encore beaucoup d’énergie des Directeurs suivants, mais l’idée fondatrice était déjà là.
La recherche en Mécanique en France et au niveau international lui doit beaucoup et il fait partie avec J-J. Moreau, J-L. Lions, G. Duvaut, P. Germain, sans vouloir être exhaustif, de ceux qui ont vraiment marqué la mécanique contemporaine au travers de ses rapports constructifs avec l’analyse fonctionnelle et l’analyse convexe.

Décès de Philippe JETTEUR (26/02/2019)

Bonsoir,

C’est avec une immense tristesse que je vous informe du décès de Philippe Jetteur.

C’est un ami qui nous a quittés.

Vous êtes très nombreux à l’avoir connu et apprécié pour sa gentillesse et sa compétence  et il aimait beaucoup se retrouver parmi vous pour des projets (ANR, européens) ou aussi au congrès de Giens.

RIP Philippe

Vous pouvez lire une bio à compléter sur le site  http://scingsimu.canalblog.com/archives/2019/02/22/37121478.html

Philippe Pasquet

Décès de Olivier DEBORDES (08/11/2017)

Chers et chères collègues,

C’est avec une très grande tristesse que nous vous faisons part du décès notre collègue et ami Olivier Debordes suite à une longue maladie.

Olivier après une longue et fructueuse carrière était Professeur Emérite à Centrale Marseille et au LMA. Il avait en particulier co-présidé le comité d’organisation du CFM 2009.

Nos pensées vont vers sa famille et ses proches.

Bien Cordialement
Frédéric Lebon